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D'après
Léon-Gontran Damas
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Mise en scène
Patrick Moreau
et
Raffaele Giuliani
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Réalisation
François Dubreuil
Décor et costumes Jean-Marc Antoine-Edouard, Gisèle Méthon et Patrice Fincoeur
Avec Grégory Alexander, Régine Lapassion, Valérie Whittington, Jean-Louis Danancier
Photos © Charlotte Schousboe
Coproduction Compagnie de l’Homme aux Semelle de Vent
Soutien CNC
Filmé à la Chapelle du Verbe Incarné – direction Greg Germain et Marie-Pierre Bousquet
Product Description
« Un monde est à naître. Il suffirait non pas d’audace. Nous n’avons que de l’audace. Il n’y a plus de place au monde pour l’audace. L’audace est une affaire de calcul, de résistance, de matériaux. »
Léon-Gontran Damas (1912-1978), poète et écrivain guyanais, est l’un des pionniers du mouvement de la négritude, qu’il a initié en 1937 avec Pigment. Sa poésie naît d’un profond sentiment d’appartenance raciale et d’identité noire, et il fut le premier à inspirer Aimé Césaire et Léopold Senghor. Bien que central dans la négritude, il reste moins évoqué que ses confrères. À l’instar de Frantz Fanon, Damas ne s’identifia pleinement au mouvement qu’en surface, transformant sa révolte en dérision, dénonçant à la fois l’assimilation de soi et l’oppression de l’Autre.
Sa vie fut marquée par le silence, ayant été muet jusqu’à six ans et conservant un bégaiement toute sa vie. Il mourut d’un cancer de la gorge. Damas incarne aussi une figure de métissage, entre créole, français et nègre. Poète révolutionnaire et fondateur de la négritude, il franchit les frontières des identités sociales et littéraires.
Loin de chercher à réconcilier son image, la Cie de l’Homme aux Semelles de Vents et la Troupe du Méridien ont choisi d’explorer les silences de Damas, d’investir ses « hoquets » poétiques pour en faire résonner la béance de ses déchirements. Cette démarche donne naissance à une poétique du fragment, charriante de la négritude : un cri déchirant sous une langue avalée.